D’après de nouvelles recherches, la sélaginelle (Selaginella kraussiana) rejette du chlorométhane atmosphérique au moyen d’un mécanisme jusque-là inconnu.
D’après de nouvelles recherches, la sélaginelle (Selaginella kraussiana) rejette du chlorométhane atmosphérique au moyen d’un mécanisme jusque-là inconnu. Crédit: JMK/Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0
Source: Journal of Geophysical Research: Biogeosciences

This is an authorized translation of an Eos article. Ceci est une traduction autorisée d’un article d’Eos.

Le chlorométhane (CH3Cl) est l’un des composés chlorés les plus communs dans l’atmosphère de la Terre. Comme d’autres produits chimiques associés, il appauvrit la couche d’ozone, exposant la vie sur la planète à davantage de rayons ultraviolets. Mais les sources et les processus qui émettent le gaz et qui l’extraient de l’atmosphère sont encore méconnus.

Dans une nouvelle étude, Hartmann et al. ont découvert que certaines plantes appelées osmondes royales (Osmunda regalis) émettent du chlorométhane dont la composition isotopique est différent de celui produit par des sources industrielles. Les isotopes, ce sont les diverses formes d’un même élément chimique dont le nombre de neutrons varie. Par ailleurs, les recherches ont révélé qu’une autre plante, la sélaginelle, rejette du chlorométhane à l’aide d’un mécanisme jusque-là inconnu. Selon Hartmann et al., l’analyse isotopique pourrait venir élucider la distribution des gaz, leur origine et leur extraction.

Dans un premier temps, les chercheurs ont étudié la production de chlorométhane de l’osmonde royale, que l’on trouve dans des régions tempérées et tropicales et qui émet de grandes quantités de ce gaz. Les échantillons analysés provenaient d’un jardin botanique en Allemagne.

L’équipe a alors découvert que les proportions d’isotopes de carbone, d’hydrogène et de chlore contenus dans le chlorométhane produit par l’osmonde royale n’avaient rien à voir avec le chlorométhane fabriqué industriellement.

Ensuite, c’est la composition isotopique du chlorométhane émis par la sélaginelle (Selaginella kraussiana) qui a été analysée. Les chercheurs ont découvert des caractéristiques isotopiques uniques, distinctes de celles d’autres plantes qui dégradent le chlorométhane, ce qui suggère que la sélaginelle a recours à un mécanisme inexpliqué pour produire ce gaz.

Ainsi, d’après les chercheurs, ces empreintes digitales chimiques pourraient s’avérer utiles à l’avenir pour en savoir plus sur l’ajout et l’extraction de chlorométhane dans l’atmosphère. (Journal of Geophysical Research: Biogeosciences, https://doi.org/10.1029/2022JG007256, 2023)

—Sarah Stanley, Journaliste scientifique

Text © 2023. AGU. CC BY-NC-ND 3.0
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